#Art&Société : la deeptech

Chez Artistik Bazaar, nous aimons faire appel aux artistes pour observer le monde à leur manière. Ils nous permettent de mieux le voir, de le comprendre, de le questionner, de nous en émouvoir. Comme des coachs, ils nous permettent d'avancer, de voir les choses sous un nouvel angle, de développer nos softs skills toujours plus précieuses (adaptabilité, créativité, intelligence émotionnelle...), de développer une approche innovante, de donner du sens à ce que l’on vit et d’impulser l’action. 

 

Chaque semaine, nous vous partageons les démarches artistiques et les oeuvres qui éclairent le moment que nous vivons. Cette semaine, la deep tech. 

 

La BPI décrit la deep tech comme l'usage d'innovations de rupture pour proposer des produits ou des services, avec souvent pour ambition de résoudre un problème ou de révolutionner un secteur. Ces technologies émergentes se développent dans différents secteurs (intelligence artificielle, blockchain, biologie, chimie et sciences du matériau, robotique dont les drones, électronique, photonique, etc) et ont deux points communs : 

- elles nécessitent une longue phase de R&D

- elles  peuvent remettre profondément en cause nos modes de vies et induisent généralement un questionnement éthique, un choix de société.  

A ces deux niveaux, l'approche des artistes est précieuse.

Par leur capacité d'exploration et de créativité, les artistes permettent d'aborder une technologie de rupture en cassant les schémas de la recherche et du développement de produit. 

En posant un regard singulier sur les potentialités de ces ruptures technologiques, ils les rendent compréhensibles au plus grand monde tout en incitant le spectateur à se positionner par rapport à un scenario souhaitable ou non. Comme le disait Christian Nibourel alors DG France d'Accenture avant de récompenser les premiers lauréats du prix art & tech Pulsar : "Avant on expliquait la techno avec des slides. Maintenant c'est devenu trop complexe, il faut vivre une expérience."

 

 

  • Réalités virtuelles et humanité - le travail de Natalia Alfutova

En jouant avec les dernières avancées dans le domaine de réalité virtuelle, de la réalité augmentée et du deep learning (ANN), Natalia Alfutova questionne sans cesse ce qui fait notre humanité. Est-elle transférable dans une réalité virtuelle ? Qu'est-ce qu'un double digital aurait à nous apprendre ? A quel point l'hybridation de nos vies est-elle souhaitable ? Est-ce que la peur du virtuel serait aussi le signe d'une difficulté à faire face à nos monstres intérieurs ? Prendre part aux expériences qu'elle propose, c'est se plonger dans une nouvelle dimension qui met en lumière, sans jugement de valeurs, les choix qui s'offrent à nous : quelles réalités choisir ?

Avec Rabbit Heart, chaque visiteur est invité à créer son avatar. Construit à partir du scan 3D de son visage et des informations qu'il partage sur les réseaux sociaux, le lapin prend ensuite vie dans un espace virtuel dans lequel il va interagir avec les autres avatars, guidés dans ses choix et ses attitudes par les données collectées en ligne. Un chat bot permet aussi de communiquer avec lui pour prendre des nouvelles - de soi même.   

Avec Faced2Faced, Natalia mobilise les avancées de la réalité augmentée pour nous confronter à nous-même. 

En téléchargeant l'application, le spectateur se retrouve face à face avec son double numérique. À l'aide des technologies de réalité augmentée et du machine learning, le jumeau est projeté sur la paume de son créateur et communique avec lui, le mettant face à lui-même. 

Le Oneroid est une créature robotique tout droit sortie des films cyber-punk. Son oeil unique est contrôlé par réseau neuronal artificiel. En pénétrant dans ce labo désaffecté et inquiétant sur les pas d'une mystérieuse scientifique, en observant la relation qui la lie au robot, le spectateur est invité à questionner la relation d'attachement ou de rejet qu'il cultive avec ses propres monstres intérieurs, digitaux ou non.

Oeuvre à découvrir dans le cadre de la foire d'art contemporain Cadaf


  • Machine learning et société de surveillance - Body Fail de Clément Barbisan, Jean-Marc Matos et Thomas Guillemet

 

Oeuvre lauréate de l'édition 2017 de Pulsar, BodyFail est un dispositif interactif qui teste les limites des technologies de surveillance en même temps qu'il les démontre. En rendant visible les bugs des algorithms de reconnaissance des mouvements, l'oeuvre permet au spectateur de les faire dérailler en faisant des gestes inattendus.