#Coronalife : vivre ensemble

 

Chez Artistik Bazaar, nous aimons faire appel aux artistes pour observer le monde à leur manière. Ils nous permettent de mieux le voir, de le comprendre, de le questionner, de nous en émouvoir. Ils nous font cheminer dans notre humanité intime et collective. En cette période inédite, les artistes et leurs oeuvres sont comme des coachs qui nous permettent d'avancer, de voir les choses sous un nouvel angle, de développer nos softs skills toujours plus précieuses (adaptabilité, créativité, intelligence émotionnelle...), de tenter de donner du sens à ce que l’on vit. 

Chaque semaine, nous partageons les démarches artistiques et les oeuvres qui éclairent le moment que nous vivons. Cette semaine : le vivre ensemble 

 

Photo tirée du journal Haaretz
Photo tirée du journal Haaretz

Le Covid-19 et le confinement ont ouvert un nouveau paradigme dans nos relations humaines : pour prendre soin des autres, fuyons les ! 

 

La distanciation sociale, les gestes barrières, autant de nouveaux mots, renvoyant à de nouvelles réalités qui sont le nouveau langage de notre lien social. Comme le montre les photos de la manifestation du 19 avril en Israël ou encore le renouveau de l’humour confiné, notre corps social, même “distancié”, continue de vivre, de s’exprimer, d’interagir, de rire… avec de nouvelles modalités. 

 

Mais dans quelques semaines, alors que les contours du déconfinement se précisent, il va falloir faire face à une nouvelle phase : “vivre ensemble”, à nouveau. 

Retour de hype pour cette expression, inculquée aux adolescents que nous étions lors de laborieuses heures d’éducation civique et qui va soulever des questions inédites, notamment en entreprise. 

 

Réaménagement des openspaces, interdiction de se réunir à plus de 5 personnes et à moins de 2m de distance, manque d’entrain de ceux qui ont pris goût à travailler depuis leur canapé, nouvelle saveur de la pause café quand on a peur d’appuyer sur les boutons de la machine, spontanéité des discussions non planifiées sur Zoom, joie ou irritation d’entendre à nouveau le bruit des autres, de sentir l’odeur des autres… Autant de codes et de rituels à recréer pour rendre désirable et motivant le retour au travail. 

Le vivre ensemble avec un artiste et un collectif qui questionnent chacun à leur manière notre rapport à l’autre. 

Le photographe américain met en scène et photographie depuis 1992 des corps, nus, principalement dans l’espace public. Ses amas de corps sont hypnotiques.

Mais les vidéos qui témoignent de ces performances nous mettent face à l’incongruité de ces corps nus, exposés, collés-serrés dans une promiscuité folle. Attendrissants, vulnérables, parfois dérangeant mais dégageant aussi une force extraordinaire, tel est le corps social mis à nu par Spencer Tunick. 

 

Le collectif Playtronica s’est donné pour mission de créer une réalité sensorielle qui n’est pas basée sur notre seule vue, hypersollicité et parfois biaisée. Avec le device Touch me, chaque corps conducteur (contenant de l’eau) devient un instrument de musique. L’occasion de percevoir autrement nos gestes, nos frôlements, la manière dont on interagit avec l’espace intime, vital, sanitaire de l’autre. 

 

 

La performance “Try me on I’m very you” avec l’artiste Fyodor Pavlov-Andreevich ou encore le projet Human orchestra sont des installations où le public devient musicien en touchant ou effleurant d’autres êtres humains, mutés en instruments pour le temps de l’expérience. Alors que toucher quelqu’un, notamment dans l’espace public, est habituellement vécu comme une agression, ces performances suscitent des réactions épidermiques.

 

 

Vivre ensemble, vibrer ensemble, trouver l’harmonie : c’est parti !