Quatuor Varèse : Impressions

Quatuor Varèse, musique de chambre
Crédits : Quatuor Varèse

 

 

Bon alors, soyons clairs, je n’y connais rien. Musique de chambre, baroque, quatuor, quartet, tout ça est rangé dans une grande boîte « musique classique » dans mon esprit. Cela étant établi, j’ai passé un vrai beau moment en compagnie du Quatuor Varèse mercredi soir. Un moment de douceur, de rêverie dirigée, alimentée par la musique.

Comme je ne savais pas vraiment ce qu’il allait se passer, j’ai d’abord observé le spectacle, la chorégraphie du groupe, le mouvement des corps, des instruments, des archets.

 

Aucun de ces quatre gaillards, de noir vêtus, chaussures vernies, ne communique avec la salle, la musique et son instrument de la même manière. Chacun son style. Certains pieds dansent, bougent à chaque coup d’archet, d’autres battent la mesure. Quand un des violons laisse transparaître la moindre émotion sur ses traits – il se lève parfois presque de son siège, emporté par la partition, le violoncelliste arbore un air nonchalant. Mais la respiration rauque qui accompagne son jeu trahi l’engagement de son corps tout entier dans la musique.

Le ballet des archets, les violons qui se passent le témoin de la mélodie, les bruits parasites de la salle, les souffles, la main qui délaisse l’archet pour un contact direct avec les cordes ont fait de ce concert une expérience entière, non seulement musicale mais visuelle, et sensible.

 

La musique, quand même, parlons-en.

J’ai trouvé très beau le dernier morceau, comme une berceuse, tout en mélodie, les quatre instruments fondus en une seule voix, pour nous dire un bel au revoir. Mais comme il s’agissait d’un rappel, je ne peux vous en dire plus.

En revanche le premier morceau était « Quatuor à cordes n°3, Sz.85 ». J’ai aimé qu’il prenne à rebours les attentes que je pouvais avoir d’un concert de musique classique, qu’il sème la pagaille.

On a l’impression de suivre dans leurs pérégrinations un groupe d’hommes et de femmes un peu déjantés. Chacun parle, parfois tous en même temps, dans une joyeuse cacophonie, créant un rythme propre, une harmonie particulière, dans laquelle il n’est pas facile de rentrer mais qui finit par vous happer. Ces gens sont tous ensemble, parfois au café avec une bonne pinte à la main, puis à la chasse comme un seul homme, ils ne sont pas toujours d’accord, bref, c’est vivant, rythmé, plein de folie, comme un agrégat d’inspirations et de styles.

 

On écoute, les musiciens ou les instruments on ne sait plus, on ferme les yeux, l’esprit divague, des scènes se forment, directement dictées par la musique. On pense un instant au travail laissé en plan un peu plus tôt, la conscience sombre et la musique la rattrape.

 

A refaire !

 

 

 

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Quator Varèse

avec François Galichet, Jean-Louis Constant, Sylvain Séailles, Thomas Ravez

http://www.quatuorvarese.com/

 

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